Re: Une analyse des crashs des B737 Max 8 par un pro ex Air France

Ddl a écrit:

Coleoptere91 a écrit:
Safran c'est lle constructeur des réacteurs Leap de tous les Boeing 737 Max. Sont pas en cause dans les crashs ces engins .

Oui, mais le problème que je vois n'est pas la responsabilité mais le marché : quand Boeing ne saura plus ou stocker sa production, elle ralentira, et, par ricochet, Safran vendra moins.
Heureusement pour eux, ils n'ont pas que Boeing comme client.

oui les leap ne sont pas montés que sur le 737!! ce qui fait la force de safran c'est que c'est un equipementier qui en gros fait presque tout à part les structures et n'est donc pas lié à un seul constructeur

Coleoptere91 a écrit:Pour ceux que cela intéresse,l le pré-rapport complet est là !
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L'impact au sol a eu lieu a une Vi de 508 kts et les 2 réacteurs Leap étaient enfoncés de10 m dans le sol !!!

Merci pour le partage.
Phil

Si j'ai bien suivi :
Décollage, sonde d'incidence qui m.........., vitesse erronée, stickshaker. Rentrée des volets et là ça commence vraiment, avec déroulement du stab trim à piquer.
Il est mis sur cut out, bonne idée, c'est la procédure.
Le centrage est avant (23,2% MAC), le plan braqué à piquer, la vitesse atteint la VMO, l'effort devait être très important pour le déplacer en manuel. Le copi ne parvient pas à trimmer avec son volant.
Il n'est pas indiqué que le stab trim est remis en service, pourtant le trim est ensuite déplacé à cabrer par commande électrique, ils l'ont donc remis sur ON entre temps.
Ce n'était pas la meilleure idée, le désormais célèbre MCAS en remet une couche à piquer, la profondeur n'est plus suffisante pour contrer le calage du stab même en tirant à deux, la messe est dite. Ils ont dû batailler jusqu'au bout, tout en voyant la planète se jeter vers eux à travers le pare-brise.

C'est incroyable (au sens littéral du mot) qu'une firme comme Boeing puisse faire de telles erreurs de conception !
Les ingénieurs ont forcément vu qu'il y avait un loup.
Alors que cette configuration ait été validé en interne puis qu'ils se soient auto-validé auprès de la FAA est catastrophique, scandaleux, meurtrier, suicidaire !
Quels mots utiliser pour décrire cette situation ?
En tous cas on voit bien qu'un GRAND GROUPE INDUSTRIEL bénéficie pour le moins d'un grand silence et d'une grande mansuétude !
C'est vrai qu'il n'y a ni Russes, ni Cubains, ni talibans ou islamistes radicaux, pas le moindre gilet jaune à incriminer ;-)
Et qu'on ne me parle pas de théorie du complot, il n'y a qu'à prendre les FAITS et regarder comment on en parle.
C'est de plusieurs centaines de morts dont il est question.

Boeing l’a révélé : le coût affiché de l'immobilisation du 737 MAX 8 a atteint un milliard de dollars. Un préjudice moins important que prévu, ce qui a permis au titre Boeing de gagner immédiatement de la valeur sur les marchés.
Cependant, au-delà de cette réaction un peu cynique des investisseurs, il s'agit malgré tout d'une mauvaise nouvelle pour Boeing.

Tout d'abord parce que ce chiffre va augmenter. Il inclut notamment une hausse anticipée du coût de production de l'appareil et des modifications apportées à son système anti-décrochage. Mais il n’inclut pas les éventuelles indemnisations des compagnies pénalisées - qui ont dû annuler des vols - ni les dommages et intérêts qui pourraient être versés aux familles des victimes.
La facture finale devrait s'élever à plusieurs milliards de dollars, selon les analystes.

Mais cette mauvaise nouvelle n’arrive pas seule : le groupe américain annonce des bénéfices en chute libre au premier trimestre, -13,2%, soit plus de deux milliards de dollars.
De plus, l'incertitude plane toujours sur le calendrier de la reprise des vols, sur celui des futures livraisons et les modifications sur le modèle doivent encore être certifiées.
Les deux crashs de Boeing 737 MAX, en Indonésie en octobre, puis en Éthiopie en mars, ont tué 346 personnes.

Papaoutai a écrit:Les deux crashs de Boeing 737 MAX, en Indonésie en octobre, puis en Éthiopie en mars, ont tué 346 personnes.

C'est très surprenant comme l'Histoire se répète.
Le 737 Max me rappelle le DC 10 et ses nombreux accidents dus à des problèmes de conception.
On se souvient tous (pour les "anciens" du moins) du crash du Turkish Airways dans la forêt d'Ermenonville en 74.
Il y avait eu....346 morts.
Espérons que la comparaison s'arrêtera là car il y a eu d'autres accidents, mais je ne serais pas étonné de voir les 737 Max progressivement transformés en cargos et écartés définitivement du trafic passager.
Boeing a des ressources financières pour se sortir de cette crise sérieuse mais ne peut pas se permettre le risque de perdre la confiance de ses passagers.

A l'époque, contrôleur aérien au Centre de Contrôle d'Athis Mons, un de mes collègues était à la fréquence lors de l'accident. Il en restera marqué toute sa vie, se remémorant les échanges avec l'équipage lors de la chute. J'ai par la suite eu l'occasion d'écouter les enregistrements du CVR et cela glaçait le sang. Très professionnel, le déroulé des check-list puis dans les dernières secondes quelques mots en langue turque. Les pauvres...

Quant au 737Max je pense qu'il va encore s'écouler quelques mois avant la remise en vol de cet appareil. La FAA et Boeing vont baliser car tout nouveau crash de 737 Max aurait des conséquences incalculables voir irrémédiables pour Boeing.

En effet Coléo, il est vraisemblable que la re-certification sera extrêmement minutieuse et c'est bien ce qu'on attend des autorités !
Et de plus, les principales autorités mondiales sont réunies par Boeing, c'est une première, inutile de préciser qu'en aucun cas ni elles ni Boeing ne peuvent se permettre un loupé.
Les compagnies écartent tour à tour le Max de leur programme estival, ce n'est sans doute pas pour rien.

Triste remake de "Max et les ferrailleurs"!!
rrr

Informations lues sur Ouest France et beaucoup d'autres quotidiens.
J'y vois 2 informations majeures : La légèreté voire l'inconscience de la chaine des décideurs de chez Boeing, les failles béantes dans le système de contrôle

Les Boeing 737 MAX ont failli être cloués au sol dès 2018
Des inspecteurs américains avaient émis l’hypothèse d’immobiliser les avions pour se donner le temps de déterminer si les pilotes avaient besoin ou pas d’une formation supplémentaire. En cause : le signal d’alerte lumineux devenu optionnel.
Des inspecteurs américains ont envisagé de clouer au sol l'an dernier une partie des Boeing 737 MAX, après avoir appris que l'avionneur avait désactivé le signal d'alerte censé avertir des dysfonctionnements du système antidécrochage MCAS, a déclaré dimanche une source proche du dossier.
Ces employés de l'agence fédérale de l'aviation (FAA) étaient chargés de superviser et de contrôler la compagnie aérienne Southwest Airlines, la plus grosse cliente du 737 MAX, avec une flotte de 34 appareils en service à l'époque.

L’information n’est pas remontée jusqu’aux hauts responsables

Ils avaient émis l'hypothèse d'une immobilisation des avions pour se donner le temps de déterminer si les pilotes avaient besoin ou pas d'une formation supplémentaire, a dit cette source sous couvert d'anonymat.
Après des discussions, ils avaient finalement abandonné cette piste, mais l'information n'était pas remontée jusqu'aux hauts responsables de l'agence fédérale, a encore fait savoir cette source, confirmant des informations du Wall Street Journal.
Les inspecteurs avaient découvert que Boeing avait choisi de rendre optionnel et payant le signal d'alerte lumineux après que Southwest eut demandé au constructeur de le réactiver à la suite de l'accident d'un 737 MAX 8 de Lion Air ayant entraîné la mort de 189 personnes le 29 octobre dernier en Indonésie.

« Les signaux étaient inopérables si on n’avait pas pris l’option »

Boeing avait désactivé automatiquement ce signal dans les 737 MAX livrés à Southwest sans en informer la compagnie aérienne. Ni celle-ci, ni ses pilotes n'étaient au courant des modifications lorsqu'ils ont commencé à faire voler l'avion en 2017, a expliqué une porte-parole de Southwest.
Comme les régulateurs, ils n'ont été mis au courant qu'après le drame de Lion Air.
« Avant l'accident de Lion Air, les signaux (...) étaient présentés par Boeing comme opérationnels, peu importe que vous ayez ou non sélectionné la fonctionnalité », a déclaré par courriel la porte-parole de Southwest.
Mais « après l'accident de Lion Air, Boeing a informé Southwest que les signaux étaient inopérables si on n'avait pas pris l'option », a-t-elle ajouté.
> Lire aussi. Crash du Boeing 737 Max de Lion Air : les pilotes ont appuyé plusieurs fois sur le bon bouton, mais…

Le signal d'alerte va devenir une une fonctionnalité de base et gratuite

C'est à ce moment-là que Southwest a choisi de prendre cette option pour tous ses appareils, a conclu la porte-parole.
De son côté, Boeing a assuré que le signal d'alerte allait désormais devenir une fonctionnalité de base et gratuite pour tous les clients.
« Ce changement sera effectué sur tous les MAX qu'ils soient en production ou en phase de modification pour ceux qui étaient en service », a déclaré un porte-parole.
La FAA n'a pas de son côté souhaité commenter l'information sur l'immobilisation, mais un porte-parole a dit que le signal était « une option pour les compagnies aériennes ».

Une crise qui coûte 1 milliard de dollars à Boeing

Le MCAS a également été mis en cause dans l'accident d'un 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines qui s'est écrasé le 10 mars dernier au sud-est d'Addis-Abeba, faisant 157 morts.
Cette catastrophe aérienne a entraîné l'immobilisation au sol à travers la planète de la flotte des 737 MAX. Boeing travaille à des modifications du MCAS pour obtenir la levée de l'interdiction de vol, mais cette crise, a-t-il annoncé mercredi, lui a déjà coûté un milliard de dollars.
La facture devrait grimper, car l'avionneur va sans doute indemniser les compagnies aériennes qui ont annulé des milliers de vols jusqu'à cet été et ont dû étoffer leurs équipes des services clients et réservations.
Les 737 MAX d'Ethiopian Airlines et de Lion Air n'étaient pas équipés du signal d'alerte, avait révélé en mars une source industrielle.

Une sonde défaillante met l'avion mis en piqué

Baptisé « disagree light » dans le langage de Boeing, ce signal d'alerte lumineux s'enclencherait en cas d'informations erronées transmises par une ou deux sondes d'incidence (« Angle of attack », AOA) au système de stabilisation MCAS.
Ce dernier mesure l'angle d'attaque et met l'avion en piqué pour lui permettre de reprendre de la vitesse et de s'éloigner du risque de décrochage fatal.
D'après les premiers éléments de l'enquête concernant Lion Air, une des deux sondes d'incidence AOA était tombée en panne.
Un autre problème est apparu pendant ce même accident : bien que défaillante, la sonde a continué à transmettre des informations aux calculateurs, notamment au MCAS. Or cet instrument prend la main sur les commandes de vol et met l'avion en piqué, même si le pilote tente de faire le contraire, tant que le système n'est pas désactivé.
Avec l'AOA hors service, il aurait fallu désactiver le MCAS. Ce que ne savait pas l'équipage de Lion Air.
Boeing a suspendu les livraisons de 737 MAX et en a réduit la production d'environ 20%.

Ce ne serait pas si dramatique, on croirait à un gag ... Quelle folle inconscience !!

Et à la réflexion, là ce n'est plus du tout la même chanson !
Mise en danger délibérée, modifications substantielles des qualités du produit sans informer les clients ...
Les avocats et les juges vont jouer sur du velours, Boeing va le payer très très cher !

[ltr]Des milliards de $$ d'indemnités et d'amende ... rien qu'aux US[/ltr]

[ltr]Et la FAA risque bien aussi de se retrouver à la barre ...[/ltr]

L'erreur primaire de Boeing a été de chercher à corriger par du soft un problème de structure découlant de la non adéquation des nouveaux moteurs a un frame de base pratiquement inchangé depuis la sortie des B737
Faire du neuf avec du vieux a ses limites et Boeing s'est fracassé contre ce mur. Pas sur que le 737 survive des centaines de personnes y ont trouvé la mort !

ben oui le 737 a plus de 50 ans boeing a tellement voulu amortir une cellule obsolete à coup de retrofit que ça lui est retourne dans la gueule